Sainte Lucie est fêtée dans les pays scandinaves le 13 décembre. Pourquoi est-elle liée à Noël ? Quel lien avec la lumière de Noël ?
Sainte Lucie est d’abord une sainte catholique
Au départ, Lucie est une sainte catholique fêtée le 13 décembre. Elle a vécu au début du IVe siècle en Sicile, à Syracuse, où elle est morte en martyre, lors des persécutions de l’empereur romain Dioclétien (*). Alors, à des kilomètres de là, en Suède, lorsque les jeunes filles entament la procession de la Sankta Lucia, ils entonnent d’abord un chant qui raconte comment la « Santa Lucia » nous aide à vaincre les ténèbres, chant dont la mélodie est celle de la chanson napolitaine Santa Lucia mais dont les paroles décrivaient seulement la belle vue depuis le quartier de Santa Lucia de Naples !
Fête peu célébrée en France (sauf en Corse), elle correspond aussi au premier jour où le soleil se couche plus tard que la veille dans l’hémisphère nord, comme le rappelle le dicton français « à la sainte Luce, le jour croît d’un saut de puce ».

« Sankta Lucia », en Suède
Une tradition suédoise… mais pas seulement !
La Sainte Lucie est une tradition très suivie en Suède, pays où le 13 décembre est autant fêté que Noël en famille, à l’école, avec ses collègues ou ses voisins. Cette fête est également célébrée dans toute la Scandinavie (Danemark, Norvège, Finlande) et dans certains pays d’Europe méridionale comme en Italie, Islande ou Croatie.
La Sainte Lucie, une fête de la lumière
Le prénom Lucie vient du latin lux, lucis, la lumière, et la Sainte Lucie célèbre le retour de la lumière parmi les hommes, ce que l’on vit aussi avec Noël et la venue de l’Enfant-Jésus.
Mais pourquoi la Suède ? Les moines bénédictins auraient introduit cette fête de la Sankta Lucia chez les Vikings, ancêtres des Suédois, devenus chrétiens vers l’an 1000. Selon la tradition, la nuit du 13 décembre était la plus longue de l’hiver. Alors, pour illuminer cette longue nuit et se protéger des esprits malins comme les démons, les Suédois désignaient Sainte-Lucie comme la porteuse de la lumière.
Dans toute la Scandinavie, au début de la célébration de cette fête, on éteint toutes les lumières. Alors une jeune fille, jouant le rôle de Sainte Lucie, apparaît donc en entonnant des chants de Noël. Elle est vêtue d’une longue robe blanche avec une ceinture de tissu rouge et une couronne de bougies sur la tête. Elle est accompagnée de filles et de garçons tous vêtus de blanc et une bougie à la main…
Ces chants traditionnels parlent de la lumière qui l’emporte sur l’obscurité. Ils ont des titres évocateurs comme « La Nuit marche à pas lourds », « Sainte Lucie, brillante illusion » ou « Dehors il fait noir et froid »…

La Sainte Lucie à Notre-Dame-de-Paris
La procession elle-même nous proviendrait aussi d’une légende du Värmland (province de l’ouest de la Suède) selon laquelle « une jeune femme venue d’on ne sait où parcourut tout le lac dans un grand bateau chargé de vivres qu’elle distribua à tous les habitants qui mouraient de faim ». Depuis, dans les campagnes, une jeune fille incarnant Sainte Lucie marchait en procession d’une ferme à l’autre, avec son cortège. Encore aujourd’hui en Suède, on peut assister à un défilé de Sainte Lucie en différents lieux, dans les églises ou dans le musée en plein air de Skansen à Stockholm.
En Suède, toujours, ce défilé de la Sankta Lucia s’est exporté dans les maisons : la tradition veut que 13 décembre au matin, alors qu’il fait encore nuit noire, la plus jeune fille de la famille, toujours vêtue de la même manière, doit porter le petit déjeuner au lit à ses parents qui sont encore couchés : des brioches et du café ! Puis toute la maisonnée chante le « Santa Lucia » sur l’air italien des gondoliers de Venise. De plus, durant toute la journée, les maisons ont toutes à leur fenêtre des bougies que l’on fait brûler pour en l’honneur de Sainte-Lucie. Un peu comme en France, et spécialement à Lyon, pour la fête des lumières du 8 décembre, en l’honneur de la Vierge Marie (fête de l’Immaculée conception). La Sainte Lucie est également célébrée le 13 décembre par la ville de Montbéliard, sous le nom de Défilé des lumières. A noter qu’en Alsace, un autre personnage, le « Christkindel », qui porte une robe blanche et une couronne de lumière, a longtemps remplacé le Père Noël !
Les bougies, elles, représentent non seulement la lumière, mais aussi le feu qui a refusé de prendre la vie de Sainte Lucie sur le bûcher. La ceinture rouge est un autre symbole rappelant le martyre de la sainte, à qui l’on infligea une blessure à l’épée à l’abdomen… (dans la liturgie catholique de la messe, les prêtres aussi portent une étole rouge lorsqu’un saint martyr est fêté ce jour-là !).
Et vous, qu’en pensez-vous ? Venez en parler avec nous par chat’ !
Pour aller plus loin :
Le complément en vidéo
(*) Le poète Dante, qui lui vouait une intense dévotion, la mentionne plusieurs fois dans sa Divine Comédie, et la figure assise dans le Paradis juste à côté de saint Jean l’Évangéliste…
ET SI ON PARLAIT DE NOËL ? VIENS CHAT'ER ! 👇

Encore un mot...
Lalumieredenoel.com est animé par l'association Lights in the Dark, qui ne vit que de dons. Pour nous aider dans cette mission, faites un don, maintenant : cliquez ici pour faire un don.
Commentaires (0)