Voici une autre histoire de Noël, raconté par une religieuse en Bosnie. 

Le téléphone retentit. C’est l’hôpital d’Auburn. Une voix supplie :

— Je suis Betty, une infirmière. Venez vite, Père. Je vous appelle de mon service, car un homme a besoin de voir un prêtre. Il est très, très mal, il ne passera pas la nuit, c’est urgent !

À l’hôpital, Betty guette le prêtre et le conduit dès son arrivée dans la chambre de Tom, son protégé.

L’homme est bien mourant, les symptômes ne trompent pas.

— On m’a dit que vous souhaitiez rencontrer un prêtre!

— Ben… Oh, de toute façon, je n’en n’ai plus pour longtemps… Autant vous dire les choses ! Je suis alcoolique. Je vis seul depuis très longtemps. Quand j’étais jeune, j’avais une bonne place chez les cheminots. Je faisais mécanicien. Il y a bien trente ans, une nuit, un grand orage a éclaté, et tous ceux de mon service se sont réfugiés dans une petite cabane. On s’est soûlés. Un train devait arriver, et c’est moi qui étais de service pour changer l’aiguillage. Mais, avec ma dose d’alcool, j’ai changé le levier dans le mauvais sens. Alors, le malheur est arrivé : le train s’est engagé sur une voie qui aurait dû rester libre, et il a heurté de plein fouet une voiture qui traversait ce passage autorisé. Dans la voiture, il y avait toute une famille : père, mère, deux petites filles… Ils ont tous été tués. C’était vers Noël…

L’homme, ému, fit une pause, et reprit :

— Ça, je n’ai jamais pu me le pardonner. Je ne me le pardonnerai jamais ! Dieu ne pourra jamais me le pardonner. Alors, je suis parti, j’ai tout quitté et je me suis réfugié dans les montagnes. Ça fait trente ans que je vis tout seul, comme un sauvage.

L’homme peut mourir à chaque instant, il n’y a pas une seconde à perdre ! Le prêtre invite Tom à remettre tous ses péchés à Dieu et à recevoir l’absolution. Sa voix tremble car, pour lui aussi, un terrible drame remonte à sa mémoire :

— Vous savez, dit le prêtre, dans la voiture, ce soir de Noël, le père et la mère avaient pris leurs deux filles… mais ils avaient aussi un petit garçon… qui était resté à la maison. Ce petit garçon… c’était moi…

Tom tente de se dresser, ébahi, il ne peut proférer un seul mot.

— Vous avez mon pardon, Tom… Vous êtes pardonné ! murmure le prêtre, comme on confie un secret très intime.

Lorsqu’au lever du soleil, l’homme s’endort dans la mort, il n’a plus peur de Dieu. Si l’enfant rescapé a pardonné l’impardonnable, Dieu peut-il encore retenir la faute ?

Et vous, qu’en pensez-vous ? Venez en parler avec nous sur le chat’ :

D’autres histoires de Noëls :


ET SI ON PARLAIT DE NOËL ? CHAT'ONS ENSEMBLE ! 👇



Encore un mot...
Lalumieredenoel.com est animé par l'association Lights in the Dark, qui ne vit que de dons. Pour nous aider dans cette mission, faites un don, maintenant : cliquez ici pour faire un don.